L’opposition croit à tort ou à raison que son salut en 2011 reposerait sur la disqualification de la majorité actuelle par la communauté internationale.
*Tout moindre geste d’une structure du pouvoir pouvant être considéré comme une quelconque violation des droits fondamentaux est vite amplifié et soumis à la consommation extérieure.
Il y a plusieurs façons de préparer les élections. A la veille de 2011, les politiciens congolais rivalisent en stratégies pour bien se positionner. Les médias sont les plus sollicités au point de se laisser facilement prendre aux pièges tendus par les politiciens aux politiciens. C’est pratiquement dans ce cadre de se jeter des peaux de banane que les faits et gestes des structures du pouvoir sont commentés et même déformés. Il suffit qu’une personne poursuivie pour un délit quelconque, se réfugie dans la résidence d’un député pour que l’y poursuivre soit commenté comme une violation de la Constitution, comme une humiliation de la fonction de député.
Ce qui est arrivé avec l’interruption du signal de deux chaînes de télévision et d’une radio appartenant au même groupe est commenté comme une répression contre les médias d’un opposant. Il faut ajouter à cela l’empressement des charognards « de la liberté » d’expression, c’est-à dire ceux qui se nourrissent des cadavres de la liberté d’expression, de présenter cette mesure comme une tentative de musèlement des médias. On précise des médias indépendants.
La finalité de toutes ces démarches, ce n’est pas en réalité de promouvoir la liberté d’expression, mais de se servir de certaines bavures pour présenter le pouvoir en place comme étant liberticide. Car, si tel n’était pas le cas, les « promoteurs » de la liberté d’expression devraient se retrouver en amont de cette liberté. La meilleure façon de promouvoir la liberté d’expression, n’est-ce pas d’aider à éviter les délits ?
Les organes d’autorégulation, en ce qui concerne les médias, semblent ne pas avoir du travail à la hauteur des abus constatés. C’est ici que certaines gens, partant du fait que les loups ne se mangent pas entre eux, n’accordent pas beaucoup de crédit au jugement des pairs. Sinon comment comprendre que des médias animés par des personnes responsables au sens journalistique du terme, puissent laisser dire que JP Bemba, pour ne citer que ce cas, serait en prison par la volonté du pouvoir de Kinshasa qui serait poussé par la volonté d’écarter un adversaire redoutable en 2011 ? Cela veut dire que Kinshasa donnerait des ordres au Procureur de la Cpi et aux différents juges de cette Cour. Si on ne peut pas condamner, on doit ne fut-ce que rappeler à ces médias la nécessité d’éviter la manipulation.
Une manipulation provocatrice
A moins d’être un marginal, quiconque connaît le fonctionnement de la Cpi et a suivi l’épisode Bemba, ne peut voir la main de Kinshasa dans le malheur du leader du Mlc. Que ceux qui se considèrent comme adversaires de JP Bemba se réjouissent du sort de ce dernier, on peut condamner cela moralement. Mais politiquement, surtout que ces adversaires ne se reprochent rien, on ne peut les accuser d’avoir glissé la peau de banane sous le parcours de JP Bemba. Pour revenir au cas de rupture du signal de deux chaînes de télévision, Canal Congo Télévision et Canal Kin Télévision, pour ne pas les citer, Stéphane Kitutu Oleontwa, DG de CCTV confie à l’Afp qu’ils ont reçu des mises en demeure du ministère de la Communication et des médias et de la Haute autorité des médias (Ham) (organe de régulation). « De temps en temps, nous recevons des mises en demeure de la Haute autorité des médias (organe de régulation des médias congolais) et du ministère de la Communication, mais ces deux organes ne nous ont jamais donné un ultimatum dans ce sens », a-t-il confié. Aucune réaction des organes d’autorégulation qui sont souvent les premiers à dénoncer les représailles contre les médias.
Manipulation pour la consommation extérieure
Selon la Radio Okapi, la coupure est intervenue à 2 heures du matin. L’Afp de sa part renseigne que c’était à 3 heures du matin. On retient cependant que c’est la nuit qu’est intervenue la coupure. Rapportant le témoignage du Dg de Cctv qui, sans doute se réfère aux témoignages des agents commis à ce site où sont logés la presque totalité d’émetteurs des chaînes de télévision émettant à Kinshasa, l’Afp parle d’agents en armes qui auraient donné l’ordre de coupure aux agents de Téléconsult.
Le site appartient à la télévision nationale. Et ce sont les agents de Téléconsult qui y travaillent de nuit comme de jour. Pour interrompre le signal d’une des chaînes, on ne sait pas si l’on aurait besoin d’hommes armés ou de techniciens pour le faire. Les techniciens de Téléconsult, organe partenaire de l’Etat congolais, pour obéir à un ordre d’un organe du pouvoir, auraient-ils besoin d’avoir l’arme sur la tempe ? C’est ce que rapporte la radio de la Monusco : « C’est vers 2heures du matin, le mardi 27 juillet, qu’un groupe de militaires a fait irruption au centre d’émission de Binza pour couper le signal de CCTV et de Canal Kin TV, expliquent quelques responsables de ces deux médias ».
Les mêmes sources citées par l’Afp parlent d’hommes armés, mais en tenues civiles. « Il y a des hommes en civil mais armés qui sont allés au centre d’émission de Binza et ont intimé l’ordre à l’équipe de Teleconsult de couper le signal de CCTV, CKTV et Ralik », a expliqué M. Kitutu à l’Afp. Et lorsqu’on dit qu’après l’interruption du signal, le site serait interdit au personnel, pour qui ne connaît pas la réalité de ces médias, CCTV et CKTV auraient leurs installations propres qui seraient interdites au personnel après la coupure du signal. C’est ce que semble dire la radio Okapi : « Depuis, l’accès à ces lieux est interdit à tout le personnel, selon les mêmes sources qui indiquent qu’aucune raison officielle n’a jusque-là été avancée pour justifier cette situation ». Il ne suffisait que de cela pour donner à la Rdc l’image d’une jungle. Pour la consommation extérieure, le coup est joué. La volonté de vendre une image sombre de la Rdc ne s’arrête pas là.
Des erreurs à éviter
On retient cependant, de la bouche du Dg de CCTV qu’il y a eu des mises en demeure, ce qui démontre que les organes de contrôle avaient de griefs à porter contre ces chaînes de télévision. Mais, là où le bât blesse, c’est que la coupure du signal soit intervenue comme décrit par les médias. Et pourtant, une décision aurait été prise par un des organes habilités à le faire, il y aurait moins de spéculation. Si c’est du ministère de la Communication et des médias ou de la Haute autorité des Médias que serait venue la décision, l’annoncer avant l’exécution aurait permis d’éviter la manipulation actuelle. C’est ainsi que les deux organes de l’Etat agissent d’habitude. Il se peut aussi que suivant un cas de flagrance, les services ou un organe de la loi ait décidé d’interrompre le signal, mais aussitôt après, la motivation de cette décision aurait empêché des commentaires désobligeants pour le pouvoir en place. Les commentateurs ne se mettent pas d’accord sur le rôle du ministre de la Communication et des Médias.
A l’Afp, le Dg de CCTV semblait connaître la raison de la coupure du signal : « Le ministre Mende nous a demandé de visionner deux émissions diffusées par CCTV et CKTV. On nous reprocherait de commencer déjà à faire la campagne électorale" en vue de la présidentielle prévue en 2011 », a déclaré le Dg de cette chaîne à l’Afp.
Selon les mêmes responsables des chaînes de télévision Canal Kin TV et Canal Congo TV, cette fois cités par la Radio Okapi, « la coupure du signal de ces médias serait probablement liée à la diffusion du point de presse du MLC, parti de Jean-Pierre Bemba et propriétaire de deux chaînes ». Des sources autres que les responsables des chaînes concernées, évoquent, selon la Radio Okapi, la diffusion du point de presse du Mlc le 26 juillet dernier. La radio précise le contenu de ce point de presse : « Cependant, d’autres sources appartenant aux mêmes télévisions évoquent la diffusion, le lundi 26 juillet sur les antennes de Canal Kin télévision, du point de presse hebdomadaire du MLC. La position du parti de l’ancien vice-président sur l’état du pays, la situation de Jean-Pierre Bemba ainsi que d’autres sujets internes au MLC ont été abordés au cours de cette rencontre avec la presse ».
Médias ou organes du parti ?
Le Mlc, lui aussi, semble se reconnaître une certaine responsabilité dans l’interruption du signal de ces chaînes. C’est pourquoi, apprend-on que le Mlc a contacté le ministre de la Communication et des médias pour demander le rétablissement du signal de ces chaînes de télévision. Il se pose un problème de qualité dans la mesure où, même s’il s’agit des médias de JP Bemba,, ces chaînes ne sont pas des organes du Mlc.
La confusion entretenue à ce sujet serait bien à la base des malheurs de ces organes de presse. Le gouvernement et les autres structures du pouvoir doivent éviter de tomber dans les pièges de l’opposition qui croit à tort ou à raison que son salut en 2011 reposerait sur la disqualification de la majorité au pouvoir par la communauté internationale. Les deux chaînes de télévision ont repris à émettre depuis hier dans l’après-midi.
Joachim Diana G.
*Tout moindre geste d’une structure du pouvoir pouvant être considéré comme une quelconque violation des droits fondamentaux est vite amplifié et soumis à la consommation extérieure.
Il y a plusieurs façons de préparer les élections. A la veille de 2011, les politiciens congolais rivalisent en stratégies pour bien se positionner. Les médias sont les plus sollicités au point de se laisser facilement prendre aux pièges tendus par les politiciens aux politiciens. C’est pratiquement dans ce cadre de se jeter des peaux de banane que les faits et gestes des structures du pouvoir sont commentés et même déformés. Il suffit qu’une personne poursuivie pour un délit quelconque, se réfugie dans la résidence d’un député pour que l’y poursuivre soit commenté comme une violation de la Constitution, comme une humiliation de la fonction de député.
Ce qui est arrivé avec l’interruption du signal de deux chaînes de télévision et d’une radio appartenant au même groupe est commenté comme une répression contre les médias d’un opposant. Il faut ajouter à cela l’empressement des charognards « de la liberté » d’expression, c’est-à dire ceux qui se nourrissent des cadavres de la liberté d’expression, de présenter cette mesure comme une tentative de musèlement des médias. On précise des médias indépendants.
La finalité de toutes ces démarches, ce n’est pas en réalité de promouvoir la liberté d’expression, mais de se servir de certaines bavures pour présenter le pouvoir en place comme étant liberticide. Car, si tel n’était pas le cas, les « promoteurs » de la liberté d’expression devraient se retrouver en amont de cette liberté. La meilleure façon de promouvoir la liberté d’expression, n’est-ce pas d’aider à éviter les délits ?
Les organes d’autorégulation, en ce qui concerne les médias, semblent ne pas avoir du travail à la hauteur des abus constatés. C’est ici que certaines gens, partant du fait que les loups ne se mangent pas entre eux, n’accordent pas beaucoup de crédit au jugement des pairs. Sinon comment comprendre que des médias animés par des personnes responsables au sens journalistique du terme, puissent laisser dire que JP Bemba, pour ne citer que ce cas, serait en prison par la volonté du pouvoir de Kinshasa qui serait poussé par la volonté d’écarter un adversaire redoutable en 2011 ? Cela veut dire que Kinshasa donnerait des ordres au Procureur de la Cpi et aux différents juges de cette Cour. Si on ne peut pas condamner, on doit ne fut-ce que rappeler à ces médias la nécessité d’éviter la manipulation.
Une manipulation provocatrice
A moins d’être un marginal, quiconque connaît le fonctionnement de la Cpi et a suivi l’épisode Bemba, ne peut voir la main de Kinshasa dans le malheur du leader du Mlc. Que ceux qui se considèrent comme adversaires de JP Bemba se réjouissent du sort de ce dernier, on peut condamner cela moralement. Mais politiquement, surtout que ces adversaires ne se reprochent rien, on ne peut les accuser d’avoir glissé la peau de banane sous le parcours de JP Bemba. Pour revenir au cas de rupture du signal de deux chaînes de télévision, Canal Congo Télévision et Canal Kin Télévision, pour ne pas les citer, Stéphane Kitutu Oleontwa, DG de CCTV confie à l’Afp qu’ils ont reçu des mises en demeure du ministère de la Communication et des médias et de la Haute autorité des médias (Ham) (organe de régulation). « De temps en temps, nous recevons des mises en demeure de la Haute autorité des médias (organe de régulation des médias congolais) et du ministère de la Communication, mais ces deux organes ne nous ont jamais donné un ultimatum dans ce sens », a-t-il confié. Aucune réaction des organes d’autorégulation qui sont souvent les premiers à dénoncer les représailles contre les médias.
Manipulation pour la consommation extérieure
Selon la Radio Okapi, la coupure est intervenue à 2 heures du matin. L’Afp de sa part renseigne que c’était à 3 heures du matin. On retient cependant que c’est la nuit qu’est intervenue la coupure. Rapportant le témoignage du Dg de Cctv qui, sans doute se réfère aux témoignages des agents commis à ce site où sont logés la presque totalité d’émetteurs des chaînes de télévision émettant à Kinshasa, l’Afp parle d’agents en armes qui auraient donné l’ordre de coupure aux agents de Téléconsult.
Le site appartient à la télévision nationale. Et ce sont les agents de Téléconsult qui y travaillent de nuit comme de jour. Pour interrompre le signal d’une des chaînes, on ne sait pas si l’on aurait besoin d’hommes armés ou de techniciens pour le faire. Les techniciens de Téléconsult, organe partenaire de l’Etat congolais, pour obéir à un ordre d’un organe du pouvoir, auraient-ils besoin d’avoir l’arme sur la tempe ? C’est ce que rapporte la radio de la Monusco : « C’est vers 2heures du matin, le mardi 27 juillet, qu’un groupe de militaires a fait irruption au centre d’émission de Binza pour couper le signal de CCTV et de Canal Kin TV, expliquent quelques responsables de ces deux médias ».
Les mêmes sources citées par l’Afp parlent d’hommes armés, mais en tenues civiles. « Il y a des hommes en civil mais armés qui sont allés au centre d’émission de Binza et ont intimé l’ordre à l’équipe de Teleconsult de couper le signal de CCTV, CKTV et Ralik », a expliqué M. Kitutu à l’Afp. Et lorsqu’on dit qu’après l’interruption du signal, le site serait interdit au personnel, pour qui ne connaît pas la réalité de ces médias, CCTV et CKTV auraient leurs installations propres qui seraient interdites au personnel après la coupure du signal. C’est ce que semble dire la radio Okapi : « Depuis, l’accès à ces lieux est interdit à tout le personnel, selon les mêmes sources qui indiquent qu’aucune raison officielle n’a jusque-là été avancée pour justifier cette situation ». Il ne suffisait que de cela pour donner à la Rdc l’image d’une jungle. Pour la consommation extérieure, le coup est joué. La volonté de vendre une image sombre de la Rdc ne s’arrête pas là.
Des erreurs à éviter
On retient cependant, de la bouche du Dg de CCTV qu’il y a eu des mises en demeure, ce qui démontre que les organes de contrôle avaient de griefs à porter contre ces chaînes de télévision. Mais, là où le bât blesse, c’est que la coupure du signal soit intervenue comme décrit par les médias. Et pourtant, une décision aurait été prise par un des organes habilités à le faire, il y aurait moins de spéculation. Si c’est du ministère de la Communication et des médias ou de la Haute autorité des Médias que serait venue la décision, l’annoncer avant l’exécution aurait permis d’éviter la manipulation actuelle. C’est ainsi que les deux organes de l’Etat agissent d’habitude. Il se peut aussi que suivant un cas de flagrance, les services ou un organe de la loi ait décidé d’interrompre le signal, mais aussitôt après, la motivation de cette décision aurait empêché des commentaires désobligeants pour le pouvoir en place. Les commentateurs ne se mettent pas d’accord sur le rôle du ministre de la Communication et des Médias.
A l’Afp, le Dg de CCTV semblait connaître la raison de la coupure du signal : « Le ministre Mende nous a demandé de visionner deux émissions diffusées par CCTV et CKTV. On nous reprocherait de commencer déjà à faire la campagne électorale" en vue de la présidentielle prévue en 2011 », a déclaré le Dg de cette chaîne à l’Afp.
Selon les mêmes responsables des chaînes de télévision Canal Kin TV et Canal Congo TV, cette fois cités par la Radio Okapi, « la coupure du signal de ces médias serait probablement liée à la diffusion du point de presse du MLC, parti de Jean-Pierre Bemba et propriétaire de deux chaînes ». Des sources autres que les responsables des chaînes concernées, évoquent, selon la Radio Okapi, la diffusion du point de presse du Mlc le 26 juillet dernier. La radio précise le contenu de ce point de presse : « Cependant, d’autres sources appartenant aux mêmes télévisions évoquent la diffusion, le lundi 26 juillet sur les antennes de Canal Kin télévision, du point de presse hebdomadaire du MLC. La position du parti de l’ancien vice-président sur l’état du pays, la situation de Jean-Pierre Bemba ainsi que d’autres sujets internes au MLC ont été abordés au cours de cette rencontre avec la presse ».
Médias ou organes du parti ?
Le Mlc, lui aussi, semble se reconnaître une certaine responsabilité dans l’interruption du signal de ces chaînes. C’est pourquoi, apprend-on que le Mlc a contacté le ministre de la Communication et des médias pour demander le rétablissement du signal de ces chaînes de télévision. Il se pose un problème de qualité dans la mesure où, même s’il s’agit des médias de JP Bemba,, ces chaînes ne sont pas des organes du Mlc.
La confusion entretenue à ce sujet serait bien à la base des malheurs de ces organes de presse. Le gouvernement et les autres structures du pouvoir doivent éviter de tomber dans les pièges de l’opposition qui croit à tort ou à raison que son salut en 2011 reposerait sur la disqualification de la majorité au pouvoir par la communauté internationale. Les deux chaînes de télévision ont repris à émettre depuis hier dans l’après-midi.
Joachim Diana G.
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