lundi 9 août 2010

Mandat d’arrêt contre le député national Mushi Bonane, accusé d’avoir poignardé un activiste des droits de l’homme

Une dispute autour d’un lopin de terre situé au bord du lac Kivu a failli déboucher sur mort d’homme le samedi 7 août 2010 au chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Impliquant deux avocats –Me Mushi Bonane, ancien ministre de la Recherche Scientifique et actuellement député national élu de Bukavu, et Me Moïse Chifende, professeur à l’Université Catholique de Bukavu et président de l’ONG de défense de droits de l’homme Aprofed- la dispute a vu le premier cité mettre la vie du second en danger en le poignardant. La radio onusienne Okapi qui a livré la nouvelle précise que les faits se sont passés au quartier Labote, dans l’enceinte du bureau de la division des Transports et Voies de communication. La victime a été admise en soins intensifs à l’hôpital général de référence de Bukavu mais ses jours, selon ses proches ne seraient pas en danger. Les deux hommes de loi disposent de concessions voisines dans un quartier résidentiel de Bukavu et le conflit qui les oppose était déjà porté devant la justice à Bukavu. Pour des raisons que l’on ignore, la rencontre de samedi entre les deux avocats a dégénéré, au point que le professeur Moïse Chifende en est sorti blessé. « Poignardé » ; a confirmé la bourgmestre de la commune d’Ibanda. Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bukavu a émis, le samedi 7 août, un mandat d’arrêt à l’endroit du député national Mushi Bonane, accusé d’avoir poignardé le professeur Moïse Chifennde. En activant rapidement la machine judiciaire, le procureur a sans doute voulu mettre en mouvement le principe de la flagrance qui seul autorise la poursuite des personnalités couvertes par des immunités. Il a manifestement tiré les leçons du mélodrame Mukonkole à Kinshasa, où la justice a sorti malencontreusement une antillerie articulée autour de la flagrance dabs un dossier vieux de plusieurs trimestres !

Placé sur le banc des accusés pour cause de blessures portées contre Moïse Chifende, le député national Mushi Bonane plaide non coupable. Non seulement il rejette les faits mis à sa charge, mais il accuse à son tour Moïse Chifende de vouloir attenter à sa vie. « Je suis en danger », souligne-t-il. Affaire à suivre.

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